Le langage imagé des rêves, Dialoguer avec notre double secret

Francine Saint René Taillandier-Perrot

Honoré Champion

  • Conseillé par
    7 juillet 2015

    Francine Perrot - son mot préféré : « Abandon »

    Voilà un choix bien difficile, car j'aime tous les mots, ceux des poètes qui font rêver comme ceux des voyous, les différentes langues, leurs accents et leur rythmes, leur musique, celle des dialectes, le sublime argot et le parigot, si riches d'images, d'esprit et de grasse sensualité, les jeux de mots, les anagrammes et les assonances dont sont truffés les rêves de nos nuits et que l'on appelait «la langue des oiseaux», et les termes alchimiques. Et j'aime les livres sans lesquels tous ces trésors ne seraient ni connus ni transmis, et j'aime les librairies, ces lieux bénis de recueillement et de tentation.
    Tous les mots de lumière signifient à peu près la même chose, de même que ceux, si nombreux, concernant la sexualité. Mais j'ai choisi celui d'abandon, car dans aban-don, il y a le «don» qui est offrande, amour, ouverture au sort, au destin, aux autres, à l'autre, et au Soi, à notre Genius, le Dieu en qui est à la fois notre inspiration, notre guide et notre voie.
    Il y a dans ce mot la générosité qui ose le saut périlleux dans l'inconnu du mystère que sont la vie et le monde, ce monde inquiétant, déroutant, dans un grand rire libérateur. Etre abandonné par quelqu'un est un deuil, et un enfant abandonné vit un des pires drames qui soit, mais s'il parvient à traverser l'épreuve, seul ou avec de l'aide, il trouvera l'autre face de l'abandon, l'abandon au fleuve tendre de l'amour.
    Abandonnons-nous à l'Amour, quittons les entraves qui emprisonnent notre petit moi et ouvrons grands les bras pour mieux embrasser l'Eternité, sans, pour autant, perdre le contact avec notre terre, lieu de notre incarnation.

    (Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)