Un papa pas comme les autres
EAN13
9782280224314
ISBN
978-2-280-22431-4
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Prelud' (2328)
Poids
122 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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Un papa pas comme les autres

De

Harlequin

Prelud'

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Prologue?>— C'est impossible ! dit Abigail Smith d'une voix tremblante. Impossible !Abigail n'était pas d'ordinaire le genre de femme à se laisser impressionner. Depuis quarante-trois ans, les grands de ce monde s'arrachaient les diplômées de son école de nounous. Capitaines d'industrie, grands argentiers, vedettes de cinéma, membres de la vieille bourgeoisie ou nouveaux riches, tous faisaient appel à ses services.Autant dire que le contact des gens célèbres n'était plus un événement pour elle. Au contraire ! Elle s'était fait une spécialité de comprendre au mieux ces individus à la personnalité souvent tortueuse, et toujours complexe. Elle se considérait comme la plus compétente pour veiller au bien-être de leur progéniture.Mais c'était la première fois qu'elle se retrouvait face à un vrai prince. Et, malgré son expérience des mondanités, elle était subjuguée.Le prince Ryan Kaelan, de la maison des Kaelan, famille régnante de l'île de Momhilegra, également connue sous le nom d'« île de la Musique » : voilà qui se trouvait en face d'elle.Et elle en était étourdie, il n'y avait pas d'autre terme. Car son interlocuteur lui donnait le tournis. Il était d'une beauté presque indécente, en chemise blanche immaculée et long manteau noir en cachemire qui soulignait sa taille et sa carrure d'athlète. Mais, au-delà de ses vêtements taillés sur mesure par le plus habile des couturiers, le prince lui-même était un condensé de charme masculin. Sa chevelure était épaisse et soignée, de couleur ébène, sa peau, avec ses teintes cuivrées, enchantait le regard et ses traits, pommettes saillantes et nez droit et fin, exerçaient une attraction irrépressible.Enfin, il avait des yeux extraordinaires. Intensément bleus, oscillant entre la couleur d'une nuit claire et des touches de saphir, ils semblaient d'une profondeur infinie.— Je suis désemparée, dit Mme Smith, confessant involontairement le trouble qui l'avait saisie.— Y a-t-il un problème ?Sa voix était à l'avenant de son physique. Bien posée, pleine de nuances mais aussi d'assurance. Traversée de mystérieux accents gaéliques, elle était avant tout un hymne à la sensualité.Quelle absurdité ! Elle allait bientôt avoir soixante-treize ans et voilà qu'elle ressentait encore des émois de jeune écolière intimidée !— Oui, dit-elle en tâchant de retrouver la maîtrise d'elle-même. Mlle Winslow est, comment dire, déjà engagée ailleurs.Il secoua imperceptiblement la tête, tout en la fixant d'un air presque hautain. Il suffisait de voir la manière dont il tapotait ses gants en cuir contre la manche de son manteau pour comprendre qu'il était contrarié. Elle sentit le malaise grandir en elle. Elle était face à un homme habitué à ce que ses volontés soient exaucées Il n'accepterait pas si facilement de se voir opposer un refus.Il fallait pourtant être raisonnable. Confier deux enfants de lignée princière, un garçon de cinq ans et une petite fille de tout juste treize mois, sans mère par-dessus le marché, à Prudence Winslow ? C'était jouer avec le feu.— La maison a quantité d'autres nounous à vous proposer, des jeunes femmes qui feraient parfaitement l'affaire. J'ai préparé leurs dossiers pour vous, et soyez assuré que je...Il avait posé sa main sur la sienne, comme pour lui signifier que ce n'était pas la peine d'aller plus loin.— C'est elle que je veux, dit-il d'une voix à la fois douce et autoritaire, en pointant du doigt une photo posée sur le bureau devant lui.Le cliché avait fait le tour de l'école, et de New York. Il accompagnait un article de journal qui avait transformé Prudence Winslow en héroïne.En réalité, l'image n'était pas très nette. On y distinguait principalement un amas de tissu sombre, pratiquement sous les roues d'une voiture. En regardant de plus près, on devinait le visage livide mais lumineux de Prudence. La jeune fille, encore sous le choc après la collision avec le véhicule, venait, au péril de sa vie, d'empêcher in extremis un automobiliste fou de renverser la poussette et le bébé qui s'y trouvait.Cet acte de bravoure, preuve de son dévouement pour l'enfant dont elle s'occupait, avait évidemment fait une formidable publicité pour l'établissement que dirigeait Mme Smith, qui croulait depuis sous les appels. Ils réclamaient tous une nounou prête à se sacrifier pour leur progéniture. Comme si leur travail se résumait à cela !A dire vrai, Prudence Winslow était la première embêtée par toute cette agitation autour de sa personne. Elle n'avait qu'une seule envie : que l'emballement médiatique retombe et qu'on la laisse tranquille.Mme Smith était bien de son avis : cette histoire de nounou héroïque avait pris des proportions démesurées. En outre, si elle avait eu le choix, elle n'aurait certainement pas choisi Prudence Winslow pour être la mascotte de son institution.Simplement parce qu'elle était, comment dire, excessive, il n'y avait pas d'autre mot. Trop grande, trop flamboyante, irrémédiablement rétive à l'autorité. Trop rousse, aussi. Mme Smith savait parfaitement que le fait de juger les gens par la couleur de leurs cheveux renvoyait à d'obscures pratiques médiévales, mais il n'en demeurait pas moins que la chevelure de Prudence Winslow était un résumé de sa personnalité : une cascade de longues boucles rebelles, de couleur cuivre, encadrant un visage effronté. Des mèches d'une telle densité qu'il était impossible de les rassembler dans un chignon, coiffure pourtant de rigueur pour toute élève de Mme Smith. Et ses yeux ! Grands, verts et pleins de malice. Il n'était guère étonnant qu'elle ait autant de succès auprès des enfants. Ils voyaient en elle un compagnon de jeu prêt aux pires bêtises. Malheureusement, avec une telle allure, elle semait la zizanie dans tout foyer comptant en son sein un mâle ayant dépassé le stade de la puberté.Ses deux premiers postes n'avaient pas été de francs succès. Refus de porter l'uniforme, tel avait été le motif de renvoi du premier. Lisant entre les lignes, Mme Smith en avait conclu que l'homme de la maison avait au contraire trop remarqué cet uniforme et que Prudence avait décidé de porter des vêtements moins seyants. Après l'échec de la deuxième expérience, Mme Smith avait eu une idée de génie : elle lui avait trouvé une place auprès d'une mère célibataire. Depuis, il n'y avait plus eu aucun problème.Malgré ses défauts, Prudence Winslow était particulièrement chère au cœur de Mme Smith, peut-être parce qu'elle avait elle-même été élevée par une des nounous de son école. Jusqu'à la mort accidentelle de son père survenue l'année précédente, Prudence Winslow appartenait en effet au petit monde de nantis qui constituait le cœur de la clientèle de Mme Smith. Mais, après le décès de Marcus Winslow, Prudence s'était retrouvée sans rien. Tout ce qui avait constitué l'empire Winslow, fait essentiellement de placements immobiliers, s'effondra comme un château de cartes sous le poids d'une montagne de dettes. Marcus Winslow avait certes offert à son unique fille chérie une vingtaine d'années de rêve, mais il n'avait pas préparé celles qui allaient suivre.Dans cette épreuve, Prudence Winslow avait fait preuve d'une force de caractère rare. C'était d'ailleurs pour cela que Mme Smith avait accepté de lui accorder une troisième chance. En outre, il était indéniable qu'elle aimait beaucoup les enfants. Avant qu'elle ne devienne une nounou irréprochable, il faudrait simplement du temps et de la patience, beaucoup de patience.En son for intérieur, Mme Smith avait une solide foi dans les capacités de son élève si particulière. Fallait-il pour autant la mettre à l'épreuve dans une maison princière, constamment sous le feu des projecteurs ?— Mon cher monsieur...Mme Smith s'interrompit, rouge comme une pivoine. Ce n'était probablement pas comme cela que l'on était censé s'adresser à l'homme qui la regardait tranquillement, un sourire amusé aux lèvres.— ... je pense que Prudence, malgré toutes ses qualités, n'est pas forcément la mieux indiquée pour s'occuper de votre maisonnée.— Prudence. C'était donc cela, le P. de l'article de journal. Un prénom à l'ancienne, renvoyant à la fois à la vertu et à la tempérance.S'il savait à quel point le prénom et la personnalité de Prudence ...
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